Quelqu'un qu'on aime est un roman qui fait du bien, un roman "feel good" comme on dit, à mi-chemin entre une écriture à la Gavalda dans Ensemble, c'est tout et un road Movie à la Little Miss Sunshine. Un très bon cocktail, à mon humble avis !
Le voyage est traditionnellement un thème que l'on rapproche de la découverte de soi et de l'altérité, c'est tout à fait dans cette direction que nous amène Séverine Vidal, rien de surprenant a priori mais on passe vraiment un très bon moment.
Je me suis souvenue que, par un heureux hasard, Séverine Vidal se trouve être la cousine d'une de mes proches amies, ce qui est extra puisque j'aime beaucoup l'univers de Séverine Vidal (et notamment le très joli album Tandem, illustré par Irène Bonacina, publié chez La Joie de Lire), donc Marine, spéciale dédicace ! :D
"Matt craignait le pire, et ce n'est pas ce qui est arrivé : c'est même tout le contraire".
Le ton est donné : enjoué, positif, dynamique. On reconnaît dans Quelqu'un qu'on aime l'écriture sensible et espiègle typique de Séverine Vidal.
Lorsque tous les vols du Texas sont cloués au sol pour cause de tempête, une drôle de petite famille se constitue
Quelqu'un qu'on aime est le récit de voyage d'une famille pas comme les autres: au départ, le jeune Matt et son grand-père, Old Gary, avaient prévu de partir retracer la tournée de Pat Boone en 1958, au Sud des Etats-Unis. Old Gary est atteint d’Alzheimer et tous deux espèrent faire renaître des souvenirs et éloigner un peu la maladie.
Mais c'était sans compter l'arrivée inattendue d'Amber, la petite fille de 18 mois dont Matt vient d'apprendre qu'elle est la sienne, puis la violente tempête qui cloue tous les avions au sol. Le voyage semble compromis.
C'est là, à l'aéroport, que se constitue cette drôle de famille dont nous allons suivre les péripéties : Old Gary, Matt et sa fille Amber rencontrent la jeune Antonia, partie sans grande conviction pour un entretien d'embauche dans une agence immobilière, une jeune femme en quête de sens, et Luke, un ado mystérieux et peut-être fugueur.
A bord d'un van à 8 places (nommé pour l'occasion "La Vasse") qui les mène sur les routes des Etats-Unis, ceux qui étaient jusque-là de parfaits inconnus vont peu à peu devenir une véritable famille, avec son fonctionnement, ses secrets, sa tendresse ...
D'étape en étape, de surprise en surprise, on apprend à connaître les personnages, si attachants que l'on a rapidement l'impression d'avoir rencontré de nouveaux amis et l'envie de les découvrir. L'alternance des points de vue, très réussie, permet d'ajouter de la profondeur aux personnages et de découvrir leur personnalité et leurs secrets respectifs par le biais de leurs interactions, de leurs relations.
Quel que soit leur âge ou leur situation, les personnages se cherchent, et trouvent des clés dans leurs relations les uns avec les autres.
Gary cherche à profiter de ses derniers moments de lucidité et à revivre les instants magiques de sa jeunesse sur la route de son idole,
Matt découvre les joies et les angoisses d'être un tout jeune papa,
Amber découvre la vie loin de sa mère,
Antonia cherche un sens à donner à sa vie et
Luke cache un lourd secret dont le poids l'empêche de vivre ...
Ces personnages, leurs questionnements, leurs errements, c'est la vie, dans toutes ses étapes, comme un long voyage.
Leurs réactions, toujours positives, sont parfois à la limite d'être irréalistes, mais cela fait du bien, pour une fois, que tout déroule comme on aimerait que les choses se passent dans la vraie vie ! Ce qui fait du bien aussi, c'est la bienveillance et l'absence de jugement que l'on ressent entre les différents personnages. Un tel entourage permet à chacun d'évoluer, d'expérimenter tout en se sentant toujours épaulé, tant certains moments sont difficiles, mais le bonheur est toujours au bout du chemin.
En somme, Quelqu'un qu'on aime est un concentré de de vie, en cinq personnages et 200 pages.
Un roman positif, frais et émouvant, à s'offrir pour passer un bon et doux moment ou à offrir à quelqu'un qu'on aime ...
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